Nous attendons notre vie du Seigneur
Abraham vit dans son pays une riche existence : une famille, une terre, une exploitation de bétail qui prospère. Il est arrivé à un bel accomplissement par son intelligence, son travail, sa droiture.
Et voilà que Dieu ne voit pas ainsi, ou plutôt Dieu voit plus loin, plus grand, pour Abraham. Dieu a de l’ambition. Il appelle Abraham à plus qu’une vie agréable et réussie aux yeux du monde. En effet, Saint Paul nous dit dans la deuxième lecture que nous sommes faits pour vivre une « vocation sainte »….
Abraham va partir avec les siens, dans le désert : quelle foi ! Abraham va faire confiance à Dieu…il témoigne que sa foi n’est pas une spiritualité de confort individualiste, un ingrédient parmi d’autres de notre petit cocktail personnel du bien être. Abraham sait que le réalisme de la foi, c’est comme le dit Saint Paul « prendre sa part de souffrance » mais aussi la promesse d’une terre promise, et dès maintenant d’une présence du Seigneur à nos côtés.
Faire avec Dieu ou sans Dieu ? Pierre qui veut dresser 3 tentes : il veut faire pour Dieu, mais pas avec les moyens de Dieu. Il agit selon ses propres vues, son propre jugement. La voix du ciel lui dit alors « écoutez-le ! » Toutes les religions vous diront ce qu’il faut faire pour Dieu, nous sommes les seuls à dire ce que Dieu a fait pour nous. Voici une petite histoire vraie (rapportée par Daniel Ange) pour montrer que tous nos moyens, une sorte de bénédiction, ne peuvent pas remplacer cette bénédiction de la présence de Dieu à nos côtés.
Deux jumeaux viennent au monde, prématurés. L’un est dans un état critique. Il est placé dans une couveuse (Dieu merci pour la science, sinon il serait déjà mort !). Mais son état se dégrade. L’équipe médicale le surveille de près mais ne sait plus quoi faire. Et voilà qu’une infirmière reçoit soudain l’intuition de mettre les deux bébés dans la même couveuse : seule contre toute l’équipe, elle insiste et voilà qu’aussitôt l’autre enfant pose son bras sur l’épaule de l’autre : vous imaginez…Contre toute attente, l’état du bébé mourant s’améliore d’heure en heure : miracle, il est sauvé…
En ce temps de Carême, Jésus voit ce qui est en danger en moi, ce qui ne peut pas advenir à la vie : une relation, une capacité intérieure, une faiblesse, etc. Peut être que moi même je ne le vois pas, ne le connais pas. C’est parfois dans l’accompagnement spirituel, avec l’aide d’un autre qu’on peut faire cette vérité. Accueillir la présence de Dieu à mes côtés, c'est une vie que rien ne peut remplacer, pas même les meilleures ressources de l'homme. Jésus est vraiment le Seigneur à qui tout est possible, à la mesure de notre confiance et des actes de foi concrets que nous posons. Celui de venir ce matin en est un, qu’il puisse porter tout son fruit, amen !
Père Vincent